Maratona di Roma

La vita è bella

Date :17 mars 2024
Epreuve :Marathon
Classement :1276ème/18192 (7,01%)
Temps :3h18’42 »
Taux d’autosatisfaction90%

Après Valencia en décembre, j’ai tout de suite eu envie de planifier un autre marathon. La facilité aurait été de repartir sur Paris, d’autant plus qu’en cette année olympique il y en aura deux (avril et août) mais la facilité n’est pas dans mon ADN (LOL). Influencé par Xavier qui m’incitait à choisir une destination plaisir, Rome s’est tout de suite imposée comme une évidence. Rome est une ville que j’adore, après un passage au début des années 2000, j’y étais retourné l’an passé avec le même plaisir. L’ambiance, les monuments, la bouffe, tout me plaît dans cette ville qui est selon moi une des rares à égaler Paris. Son marathon programmé à la mi-mars en faisait donc la course idéale. 

Sans véritable préparation spécifique mais sur la base du volume engrangé cet hiver, j’allais prendre part à cette épreuve avec l’envie de me faire plaisir et néanmoins de « faire la course ». Faire plaisir sur un marathon, je reviendrai sur ce point… 

Départ de Paris vendredi matin, découverte de l’hôtel, premières Carbonara, retrait des dossards à Pétaouchnok, comme souvent puis dîner dans une bonne trattoria le plan se déroule sans accroc. 

Samedi matin, échauffement dans les quartiers Nord au départ de la Piazza del Popolo puis vagabondage entre la Villa Borghese, la Piazza Navona et Campo di Fiori. Le temps de voir les français dompter les anglais lors de la dernière journée du tournoi des six nations et au lit avant ce qui s’annonce comme une longue journée.

Dimanche matin, 6h30, respect du protocole de préparation, métro, passage devant la fontaine de Trévi et direction le départ. Les indications sont claires ; toutes les entrées s’effectuent de la Piazza Venezia ; ce qui signifie que nous sommes face à : « un immense bordel ! ». Les accompagnateurs sont autorisés, tout le monde passe au milieu des camions consignes même si on ne souhaite rien déposer, puis nouveau stop face aux accès aux toilettes chimiques, bref, après 30’, on accède enfin aux différents sas et c’est alors que je rejoins mes petits copains couleur orange (ne manque que le bordeaux pour être totalement couleur locale). Finalement, il ne reste qu’une petite quinzaine de minutes à patienter et à 8h30, c’est parti ! Les plus de 18.000 coureurs s’élancent face au Colosseo (Colisée pour les non-bilingues). L’ambition est claire et annoncée par l’organisation : « run like a gladiator, celebrate like an emperor ». Prendre du plaisir je vous dis ! Premier kilomètre dans les talons, les rues ne sont pas assez larges pour accueillir autant de combattants. Rapidement, ça se dégage, je prends mon rythme de croisière entre 4’25 et 4’35 au kilomètre, ça tiendra sur 24 kilomètres. Le premier gros choc émotionnel se produit face à la basilique St Pierre quand nos pas sont rythmés par une fanfare militaire. L’arrivée sur le Stadio Olimpico est également un moment spécial pour l’amoureux de foot que je suis. La Roma est un de mes clubs favoris et je ne peux m’empêcher de penser au formidable joueur qu’était Francesco Totti.

Du 25eme au 34eme, je suis entre 4’40 et 4’50, les quadris se font moins efficaces et se durcissent. Du 35eme au 38eme je vais toujours a plus de 12km/h mais l’omni présence des pavés dans le Rome historique ne me facilite pas les choses. Côté décor, par contre, c’est un musée à ciel ouvert, nous passons partout où les infrastructures routières le permettent.

Du 39eme à l’arrivée, je baisse d’un cran et déborde légèrement des 5’ au kilo. En ingurgitant mon dernier gel, je zigzague quelque peu, un mec, genre Materrazi, avec la musique dans les oreilles semble dérangé par celà, je le remets à sa place d’autant plus facilement qu’il n’entend rien et qu’il ne parle certainement pas le français. Il est passé à quelques centimètres du coup de boule dans le thorax. La sono balance Ti amo, au cas où certains auraient oublié où nous sommes. Mon GPS est toujours en avance sur le kilométrage officiel, ce n’est pas très motivant mais c’est habituel. Plutôt que de sprinter comme un dératé pour offrir mon corps aux lions certainement parqués sur la ligne d’arrivée, je décide de garder quelques forces et surtout de profiter du moment dans un environnement si majestueux. Il m’aura fallu 3h18 pour venir à bout de ce marathon et pas toujours dans le plaisir mais je garderai néanmoins un excellent souvenir de cette course. Après la ligne d’arrivée, un gladiateur italien m’adresse un large sourire et me tend son poing au nom de l’amitié des peuples. Je l’ignore et lui demande s’il sait comment on rebouche une bouteille de Champagne ? Il me répond par la négative et je lui rétorque de demander au footballeurs italiens de l’Euro 2000 (pour les ignorants, nous avions égalisé en toute fin de match avant de remporter le titre). Mais non, je déconne, je lui rends son sourire et tape amicalement dans son poing !!!

Pour l’après-course, quoi de mieux qu’un bon déjeuner chez i Massimi et un As Roma vs Sassuolo, dans un magnifique Stadio Olimpico, plein comme un œuf (plus de 66.000 personnes), dans  une ambiance familiale et magnifique. Je suis comme un môme, les locaux remportent le match 1-0 grâce à un but de Pellegrini le digne héritier de Totti et De Rossi. Plus que 9 journées à tenir et la Roma décrochera son ticket pour la prochaine  Champions League ! 

Merci à Magali pour avoir réussi à me capter aux 13ème, 34ème kilomètre et pour m’avoir accompagné au cours de ce long week-end plutôt éloigné de la Dolce Vita mais quand même (je l’espère) très sympa ! ;O)

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Trail du Cap Sizun 2024

Entre mangrove et sentiers côtiers

Date :03 mars 2024
Epreuve :Trail 50K
Classement :75ème/400 (15,56%)
Temps :5h28’08 »
Taux d’autosatisfaction95%

« Le 3 mars, il y a le trail du Cap Sizun, vous allez voir, c’est super et en plus, je vous accueille à la maison ! ». Le mec qui parle c’est Jojo, un pote de bien trop longue date et quand Jojo propose un truc, ben t’as envie de le faire, c’est aussi bête que ça… Chuong, fidèle parmi les fidèles, est aussi de la partie et comme d’habitude, il entraîne dans son sillage sa femme Karine et tous les habitants de la petite ville de Cordemais licenciés de force à Cormaris Triathlon.

24 novembre, 22h18, les inscriptions sont ouvertes depuis 18 minutes et le 30 bornes est déjà plein, j’hésite 2-3 secondes et je m’inscris sur le 50. Chuong et sa bande en font de même, seul Jojo a réussi à décrocher le sésame sur le 30.

Comme prévu, samedi matin, la 308 vert anglais prend la direction du Far West. Après 5h30 de route, arrivée au Guilvinec où Jojo qui a réussi sa reconversion en pêcheur de homards nous accueille avec Hermine dans leur maison de Barbie. Petite balade digestive puis nous prenons la direction de Cap Sizun pour le retrait des dossards avant de nous rendre à l’hôtel de la plage d’Audierne. La soirée se termine sur une pizza Regina typiquement bretonne et à 22h, au lit !

Réveil 6h, petit déjeuner express et direction le départ prévu à 7h30. Il fait encore nuit à la Pointe du Finistère, nous partons à la frontale. A peine 2km de parcourus et déjà nos pieds sont trempés par la boue abondante. Rapidement, nous voilà face à l’Océan à sillonner les techniques sentiers côtiers. Nous formons un magnifique serpentin, il est très difficile de doubler. Au 12eme kilomètre, une main vient me caresser le mollet, un concurrent a chuté derrière moi. Je m’enquiers de sa santé, il est pris en charge par d’autres acolytes. Je relance la chenille ! Je passe le premier ravitaillement sans y prêter attention, je suis en autosuffisance. Nous plongeons sur la baie des trépassés, la couleur de l’eau, les galets, les vagues, c’est magnifique ! Pour certains, le luxe consiste à se payer un concert privé de Rihanna pour moi, le luxe, c’est ‘être là, tout simplement. Le périple continue en bordure de falaises, la nature a l’état sauvage, que du bonheur. Je commence à avoir chaud et décide de retirer mon coupe-vent quitte à perdre quelques secondes. Le temps est magnifique, je remonte les manches de mon maillot, c’est le paradis sur terre ! Au pied d’une énième descente, je passe dans un champ de boue, trébuche et entend un plouf inquiétant. Je viens de faire tomber une de mes flasques, je la récupère et la nettoie comme je peux. Je zappe de nouveau le second ravitaillement, seul le 3ème me permettra de refaire les niveaux d’eau. Dans la dernière boucle, les gentils organisateurs n’ont pas fait les choses à moitié, nous traversons des marais, un bar, de nouveaux des marais puis escaladons deux côtes dont l’une à l’aide d’une corde au bout de laquelle se balance une cloche. Quelle inventivité ! Les derniers kilomètres commencent à peser dans les baskets. Néanmoins, je suis dans une bonne dynamique et je reprends régulièrement des places, 42 sur la deuxième partie de course. Arrivé au 50ème, pas d’arche d’arrivée en vue, nous avons le droit à un bonus de 1,5km. Je passe la ligne en 75ème position après 5h28 d’effort, avec un niveau de fatigue conséquent mais aussi et surtout avec la satisfaction d’avoir fait une belle course dans tous les sens du terme.

Je croise les Cormaris dont certains ont mis le clignotant après 30km, félicitations à eux car le parcours est vraiment exigeant et même 30 bornes, il faut se les envoyer. José a déjà une bière à la main, il se marre de me voir crevé car lui est plutôt frais comme un gardon. En filant vers la douche, nous croisons le journaliste Patrick Montel, à ne pas confondre avec Bernard Montiel, s’en suit un échange de haut vol :

  • (moi) : Hey Bernard, on peut faire un selfy ?
  • (Patrick) : Moi c’est Patrick mais appelle moi comme tu veux !
  • (moi) : Ouhais, c’est bon, Bernard, Patrick, c’est bien la même chose !
  • (Patrick) : Toi, mon pote, tu regardes trop TF1 !
  • (Jojo) : Hi, hi, hi, ouaf, ouaf, ouaf

Spécial big up à Magali qui a essayé de me suivre pour m’encourager tout au long de la boucle avec plus ou moins de succès. Elle aura parcouru pas moins de 7km au cours de cette matinée au long cours.

Après les trails de Belle-ile en 2016 et 2018, ce trail du Cap Sizun est certainement une des plus belles courses qu’il m’ait été donné de faire. Merci Jojo pour l’idée et pour l’invitation !

Bevet Breizh !

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Cormaris Trail 2024

Yellow Power

Date :04 février 2024
Epreuve :Trail 30K
Classement :56ème/360 (15,56%)
Temps :2h36’59 »
Taux d’autosatisfaction97%

Depuis 8 ans, à une exception près, je démarre  traditionnellement mon année sportive par le légendaire Cormaris Trail. Outre sa position géographique attractive à proximité de la cité des ducs et la variété de ses formats (12,18 ou 30km), c’est surtout l’aspect convivial de cette épreuve qui rassemble plus de 1200 coureurs chaque année. 

La compétition commence dés samedi soir par un excellent dîner chez Chuong et Karine. Au menu un délicieux tajine accompagné de sa semoule de sarrasin et en gourmandise un gâteau au chocolat blanc et à la mangue. Reno joue les pères noël en nous offrant à chacun un maillot JAUNE Meltonic que Jojo et moi arborerons également avec fierté sur le 30k. 

Couchés tôt, une bonne nuit, petit dej classique et c’est parti, direction le théâtre des rêves ! Au micro, Richard rend hommage au Alex Ferguson local. En effet, Chuong après ces 8 années de dévouement passe le relai et est applaudi comme il le mérite par l’assemblée des traileurs matinaux. 

Après un rapide échauffement, je me positionne aux avant-postes. Les favoris sont là dont Mathias qui avait dominé l’édition 2023 et son frère Simon qui est aussi bien affuté (les deux domineront la course du début à la fin). Coup de pistolet, les lapins détalent, dans la première descente, je retrouve Marine et Marco avec qui nous avions fait un bout de chemin l’an passé. Ils sont faciles, ils blaguent, je suis déjà dans ma course, au taquet. 5ème kilo, Djay Mag envoie les Dafts, around the world, around the world, coup de boost ! Vers le 8ème kilomètre, je perds le contact avec mes camarades de course. 12ème, Martine m’annonce une 92ème position. Je prends l’info et comme je me sens bien, décide de me lancer dans une folle remontada. Je grappille les places, le ravitaillement du 18ème kilomètre est une aubaine, je le zappe car je suis en autosuffisance et gratte ainsi facilement 5-6 places. J’aperçois au loin la queue de cheval de Marine et je constate que je suis en train de revenir sur elle. Vers le 24ème, au pied d’une côte, je la passe après un petit mot d’encouragement, elle semble un peu dans le dur, ça arrive même aux meilleurs ! Un jeune bien en jambes m’encourage au prétexte que nous faisons tous les 2 partie de la team maillot jaune, j’essaye de lui emboiter le pas. Sur la fin de course, j’arrive à maintenir un bon rythme et je résiste même à l’attaque d’un audacieux qui vient s’échouer sur la ligne d’arrivée une seconde derrière moi. 

2h36’59, le chrono est joli pour au final un peu plus de 31km. Je file regarder le classement affiché sur un écran, je suis 56ème, j’ai remonté 36 places, il n’en faut pas plus pour me rendre heureux. Marine n’est pas très loin et conserve sa place de seconde féminine, Jojo pénalisé par son imposante chevelure est dans le ventre mou, Reno évite la cuillère de bois et paie cash son manque d’entraînement. Saucisse-frites comme cerise sur le gâteau et rendez-vous dans un mois du côté du far west ! 

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Maraton Valencia 2023

16 ans après…

Date :03 décembre 2023
Epreuve :Marathon
Classement :7.159ème/32.569 (21,98%)
Temps :3h09’49 »
Taux d’autosatisfaction100%

Après 9 semaines de prépa, direction l’Espagne avec 2 objectifs clairs, battre mon PR (Personal Record pour les non-initiés) de 3h13 établi il y a 16 ans et cerise sur le gâteau, passer sous les 3h10. Les voyants sont au vert, j’ai fait un bon semi à Vincennes et les dernières séances sont passées crème. Il ne reste plus qu’à avoir de bonnes conditions sur un parcours réputé comme un des plus roulants sur le circuit européen et être dans une bonne forme le jour J.

Arrivé vendredi midi, j’ai plus profité de la gastronomie italienne que des churros espagnols. Néanmoins, samedi soir, petit resto avec tapas et paëlla pour avoir autre chose que le mug et la bougie Valencia dans son armoire à souvenirs.

Dimanche 3 décembre, soleil, température agréable, pas de vent, j’arbore le magnifique débardeur offert par l’organisation qui met en valeur mon physique hors normes. J’arrive tôt dans le sas 3h11-3h24 pour ne pas être gêné et partir en tête de groupe, le départ est toujours essentiel car il donne le tempo de ce que sera la course. Sara perché ti amo à fond dans les enceintes et c’est parti mon kiki !

J’ai les jambes, les premiers kilomètres sont entre 4’15 et 4’20, c’est plus rapide que mon allure cible à 4’30 mais je ne me sens pas en surrégime donc je ne m’inquiète pas. Je passe le 10k en moins de 44’, tout va bien. Comme prévu, le parcours est roulant avec peu de virages et donc peu de relances. Ma feuille de route est claire, 8 points d’eau sur le parcours donc 8 gels à engloutir. 6 gels proviennent de mes poches et de l’excellent fournisseur Meltonic (un peu de pub pour les copains), les 2 autres sont offerts par l’organisation. Au kilomètre 16, je reçois les encouragements de Magali qui m’aura loupé aux km 1 et 8 mais arrivera à me capter sur les km 25 et 41. Bravo à elle qui aura parcouru pas moins de 8km pour essayer de m’apercevoir l’espace de quelques secondes. Seule petite contrariété, mon GPS bip largement avant le kilométrage officiel et plus la course avance plus l’écart s’amplifie. Je passe le semi en 1h33’31, je suis large pour atteindre mes objectifs, il ne s’agit pas de s’emballer, il faut gérer et maintenir un rythme le plus proche possible des 4’30.

Au 24ème, je sens l’acide lactique commencer à faire son travail de sape sur mes quadriceps. Il va falloir faire avec en restant attentif à ce que ça ne s’amplifie pas. Par bonheur, ça restera supportable jusqu’à la fin et aucune crampe ne se manifestera. Les kilomètres défilent, c’est vraiment une course agréable, les rues sont larges, le public nombreux, la ville vit pour son marathon. Je sais que les 5 derniers kilomètres sont très roulants, ça me donne une motivation supplémentaire pour ne rien lâcher. Le tapis bleu se présente, l’arche d’arrivée est au loin avec les chronos par sas, je vois le 3h09 me faire de l’œil, j’allonge la foulée, augmente la cadence et passe la ligne 11 secondes avant mon Top objectif. Que du bonheur !

Cette course était d’un niveau incroyable avec des pointures internationales (à titre d’exemple, 9 français(es) ont réalisé les minimas olympiques), mentions spéciales à Krilan l’extra-terrestre, à Anaïs et Juju, son lièvre de luxe.

C’est pour des moments comme celui-ci que j’aime le sport, se fixer un objectif, tout mettre en œuvre pour l’atteindre (avec les conseils de mon pote Xa qui est vraiment un as en la matière c’est encore mieux !), sentir la pression monter avant la course, chambrer ses potes, se faire chambrer, tout donner le jour J, atteindre ou pas cet objectif (je préfère quand même l’option 1), recevoir les encouragements et les félicitations de ses proches (Bon Anniversaire Maman !), chambrer ses potes (bis), bref, VIVRE !

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Semi-Marathon de Vincennes 2023

Vive le Sport !

Date :22 octobre 2023
Epreuve :Semi-Marathon
Classement :332ème/4952 (6,70%)
Temps :1h26’43 »
Taux d’autosatisfaction95%

Vendredi soir, invitation au Stade de France pour voir les Blacks donner une fessée aux Argentins, il est déjà loin le temps du triomphe en Coupe du Monde de foot !!!

Samedi, 4h dans les transports en commun pour visiter Paris d’Ouest en Est puis invitation au Parc des Princes pour voir la bande à Kiki mettre une rouste à des Strasbourgeois malchanceux.

Dimanche matin, nous sommes toujours dans le haut niveau puisque je participe au semi-marathon de Vincennes. A peine arrivé sur site, je suis conforté sur ce point quand je croise l’ami Juju et Anaïs, il y a du champion dans le bois ce matin ! Fort de mon dossard -1h45 transformé en -1h30 grâce à mon éblouissante performance Boulonnaise de 2022, qui est encore dans toutes les têtes, je rentre dans le Sas des presqu’élites sous le regard médusé de mes camarades. Je retrouve Renaud, un stadiste qui a écumé tous les triathlons de la planète ces derniers mois. on échange quelques banalités et il m’indique son objectif, autour de 1h17/18. La guerre psychologique a démarré, je joue ma pleureuse lui indiquant que je suis en phase de prépa, que ce n’est pas vraiment mon objectif cette course, que le parcours n’est pas fait pour mon gabarit, que je réussi rarement les jours pairs, que je n’ai pas très bien dormi ces dernières nuits, que je ne suis pas sûr que le mélange pâtes aux truffes/mousse au chocolat soit le meilleur dîner d’avant-course et surtout, surtout, que nous sommes facilement à 2 degrés sous la température extérieure qui est la plus propice à mon atteinte de performance. Du coup, viser 1h30 me parait déjà ambitieux, d’ailleurs c’est ce qu’a prévu mon coach Xavier la Science.

Sur ces bonnes paroles, Renaud comprend qu’il a déjà perdu assez de temps avec un looser de ma trempe et il file se placer en tête de sas. Anaïs le remplace et vient me faire la causette pendant les 10 minutes de retard liées à un bouchon au niveau de la consigne bagages.

Une fois les problèmes logistiques réglés, le départ est enfin donné. Dés les premières foulées, je comprends qu’il vaut mieux laisser filer Anaïs. Mon objectif étant d’1h30, je dois être en 4’16 au kilo, sur les premiers kilomètres, je suis 10 secondes sous l’objectif et les sensations sont plutôt bonnes. Je décide de garder le rythme et on verra bien si ça tient. Je me retrouve rapidement derrière deux filles qui vont bon train et dont l’une des deux semble être connue de tous les spectateurs qui l’encouragent avec ferveur.

Après une première boucle, on repasse à proximité du départ, Magali est parfaitement postée pour photographier et encourager le coureur du dimanche, j’ébauche un sourire en guise de remerciement.

Au onzième kilomètre, les filles marquent le pas et j’accroche un autre groupe de costauds qui parlent chaussures :

– T’as testé la 8 ? Elle est mieux que la 7 ?

– Non, c’est juste la couleur qui change

– Ah, ok, c’est cool, tu viens de me faire économiser 250€

Et sinon, ça vous dérange si je suis au seuil ? Ca vous dirait pas de me respecter et de faire comme si vous étiez un peu essoufflé ?

Après le groupe shopping, je tombe sur des costauds en prépa pour le marathon de Valencia. Les mecs sont très à l’aise, ils parlent aussi mais sont concentrés et annoncent la couleur : « ici ça va monter sur 1,5km, c’est pas le moment de se griller, bon, maintenant, si vous êtes en jambes, vous pouvez dérouler sur les 3 derniers kilomètres… ». Je m’accroche un moment mais je dois les laisser filer malgré le dérapage non contrôlé d’un des leaders qui termine son virage à plat ventre au milieu des feuilles et grains de sables. Je reste en contrôle jusqu’au dernier kilomètre et je décide ensuite de lâcher les chevaux, terminant sur un joli 3’51 que j’ai généralement du mal à réaliser à l’entraînement.

Je passe la ligne en 1h26’50, le chronométreur officiel retiendra 1h26’43, c’est mon deuxième meilleur temps sur la distance, il faut remonter à 2012 pour trouver meilleur chrono. Je ne peux donc qu’être satisfait, d’autant plus que je n’ai été en souffrance que sur le final. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à courir sur ce parcours boisé à 95%. Avec un peu moins de 5000 finishers, cette course reste à taille humaine et c’est aussi appréciable.

Juju pas dans la forme de sa vie fait une néanmoins belle 32ème place en 1h15, Anaïs boucle la course à 15km/h de moyenne et Renaud respecte son plan de course en 1h18. Je suis le plus nul de la bande mais c’est déjà une grande fierté que de pouvoir les côtoyer !

Direction la Manufacture de Sèvres pour dévorer Burger et Cheese Cake, il faut bien reprendre les 1400 kcal brulées ce matin !

Rendez-vous dans un peu plus d’un mois pour de nouvelles aventures !

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Triathlon M La Baule 2023

Objectif TOP 100

Date :24 septembre 2023
Epreuve :1.5/40/10
Classement :100ème/843 (11,86%)
Temps :2h26’08 »
Taux d’autosatisfaction75%

Il est 11h30 lorsque je retrouve mes deux compères au retrait des dossards, stade François André de la Baule. Ce triathlon a toujours une saveur particulière car c’est souvent le dernier de la saison, c’est l’occasion de retrouver des potes et c’est surtout l’endroit où tout à commencé en 2008 lorsque nous avons pris le départ du format découverte. Chuong est venu avec sa bonne humeur habituelle et José a omis de passer chez le toiletteur. On fait les gosses, on prend des photos et on avale nos délicieux repas d’avant-course. Vers 12h45, nous prenons la direction du parc à vélos.

Niveau organisation, c’est un peu le binz, les enfants sont encore en course, l’entrée du parc n’est pas balisée, bref, on attend. J’en profite pour retrouver ou plutôt trouver des stadistes que je n’avais jamais eu la chance de croiser. Les racks sont enfin accessibles, je m’installe à l’emplacement 16 (et oui, désormais je cours en Élite) et je vais retrouver Jojo pour que nous allions goûter l’eau. L’océan est pour le moins agité, nous passons le shore-Break avec quelques difficultés et faisons quelques rapides mouvements, la température est parfaite. Nous rejoignons la ligne de départ, faisons les cakes face caméra puis passons sous les ordres du starter.

Sur le remblais, mes parents arrivent à la bourre, ma mère, en bonne retraitée geek, marche en fixant son portable et trébuche sur un cache-cables. Elle embrasse le sol tel Francis Borelli un soir de mai 1982 au Parc des Princes. Plus de peur que de mal, c’est aujourd’hui que s’écrit l’histoire !

Feu, c’est parti, je suis devant et donc dans les premiers à me prendre les vagues. C’est un peu du grand n’importe quoi, j’ai le sentiment d’être ballotté et mieux vaut ne pas avoir le mal de mer pour affronter les éléments. La bouée se rapproche lentement mais sûrement (quoi que…), le virage est plus qu’embouteillé, ça gueule dans tous les sens. Le retour en mode surf est beaucoup plus sympathique. Une sortie à l’Australienne (nouveauté 2023) et on repart avec les vagues de front. Ça passe mieux car on s’habitue et il y a eu aussi un peu d’écrémage. Bouée au large et retour en mode surf, on connaît l’histoire. A la sortie de l’eau, je suis un peu perplexe, c’est sûr, j’ai mal nagé mais la question est plutôt de savoir comment je m’en suis sorti par rapport aux autres.

Quand j’arrive à mon emplacement, mon fan club m’annonce que José est juste devant. C’est un premier repère ! En réalité, je suis 166ème donc assez loin de mon objectif Top 100 car dixit coach Xa : « un Top 100 à la Baule, ça claque ! ». Étant tout proche de la sortie, j’ai choisi de mettre mes chaussures dans le parc, j’enchaîne plutôt bien et très rapidement, je choppe les roues d’un mec du style énervé. Pleine balle sur le remblais, ça part fort ! Tellement fort que sur un rond-point, le mec se prend un bloc de signalisation en plastique, bim bam boum, bruit de carbone en 1/10ème de seconde je me retrouve avec un athlète et son vélo éclatés au sol devant moi. Freinage, évitement, je m’assure que le gars va bien et c’est reparti ! Un nouveau groupe de 5-6 se forme, ça roule bien et je vois au loin un peloton beaucoup plus imposant. Malheureusement, je lâche les roues et je me retrouve seul dans la pampa. C’est la loose, sur ce type de course avec drafting, ça ne doit pas arriver. Je roule mais sans m’exploser les cuisses attendant avec impatience l’arrivée de nouveaux amis. Finalement, un petit groupe me rattrape, on roule bien, sans trop y laisser d’énergie et on rattrape les égarés des groupes précédents et même un petit paquet. Le parcours est différent de l’an passé, on se retrouve sur des pistes cyclables et certains virages sont très serrés. A l’approche du parc, je croise José qui entame déjà sa transition. L’an passé, je l’avais doublé sur le vélo, soit il fait une meilleure course, soit c’est moi qui déconne. Après coup, j’aurais quand même fait un vélo honorable, grattant 23 places, ce qui me classe désormais 143ème.

J’enfile mes runnings et m’élance pour 10km de cap. Ma première target se prénomme José, l’insolent porte une casquette jaune qui ne suffit pas à cacher sa vaste chevelure (vous voyez Louis Bertignac ? La même !). Je le rattrape assez vite, lui pince les fesses, échange quelques encouragements et le laisse à sa condition de spectateur de cette remontada d’antologie. Au fil des kilomètres, je grappille des places et je reconnais certains camarades de notre échappée cycliste partis visiblement un peu trop vite sur cette dernière épreuve. Là encore, les organisateurs ont voulu innover en modifiant le parcours, résultat, un espace moins large, des coureurs qui se croisent et des virages inutiles qui obligent à la relance. Je loupe les 2 derniers ravitaillements devant lesquels s’entassent des coureurs rendant l’accès plus que difficile. J’enrage mais poursuis mon effort. Je passe finalement la ligne en 2h26 soit 8’ de plus qu’en 2022. Je suis un peu déçu d’autant que j’ai le sentiment d’avoir fait une bonne cap. A la lecture des résultats, le verdict tombe, j’ai gagné 43 places et je suis donc… 100ème.

José n’est que 5′ derrière et prend une jolie 166ème place, Chuong a un peu plus pris son temps mais laisse quand même du monde derrière lui.

1ère morale de l’histoire : malgré les années, on ne se refait pas, même inconsciemment, comme à l’école, je suis adepte du minimum d’effort pour atteindre l’objectif, inutile de briller et d’aller titiller les sommets !

2nde morale de l’histoire : les courses se suivent et ne se ressemblent pas. A Gerardmer j’étais bien à vélo alors qu’ici j’ai clairement vu mes limites. J’avais souffert à pied alors qu’ici je me suis senti de mieux en mieux au fil des kilomètres…

Enfin, petit conseil aux gentils organisateurs de l’école Audencia de Nantes, le changement c’est bien si ça apporte de la valeur or dans le cas présent ce n’est pas le cas donc remettez nous les parcours 2022, travaillez sur la sécurité et l’accueil des athlètes et alors votre triathlon redeviendra le rendez-vous incontournable de fin de saison qu’il était.

Il est minuit, j’arrive chez moi, c’est parti pour un classico de folie.

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Triathlon XL Gerardmer

La vie en Vosges

Date :2 septembre 2023
Epreuve :1.9/93/21
Classement :504ème/1555 (32,31%)
Temps :6h17’33 »
Taux d’autosatisfaction50%

Après avoir raté le coche des inscriptions en 2022, le triathlon XL de Gerardmer est clairement mon objectif de l’année. Cette course, 1er Ironman France de 2002 à 2004, se doit de figurer au tableau de chasse de tout triathlète digne de ce nom.

Sachant que le parcours vélo nous propose plus de 1800m de D+, j’ai fait le choix de compléter mes deux semaines de vacances noirmoutrines par une semaine à Embrun.

C’est donc avec quelques certitudes sur ma capacité à grimper que j’arrive à Gerardmer ce jeudi en fin d’après-midi. Je récupère mon dossard et file prendre mes quartiers dans l’appartement loué pour l’occasion.

Après une bonne nuit de sommeil, je pars reconnaître le parcours vélo ou plutôt 1/3 du parcours vélo qui est composé de 3 boucles de 31km. J’ai la chance de pouvoir profiter d’un temps typiquement vosgien, route mouillée, nuages sur les sommets, visibilité réduite. L’ambiance est automnale mais les paysages sont magnifiques. Le tour est composé de 5 bosses, les 2 premières sont plutôt longues mais pas trop raides, la 3ème est courte mais avec de bons pourcentages, les 4ème et 5ème sont courtes et peu pentues. En synthèse, plus de 600m de D+ par tour, très peu de plat, soit ça monte, soit ça descend. Il m’a fallu 1h23 pour faire la boucle, ce qui devrait donner un vélo autour de 3h45 le jour de la course. Ce sera dur mais ça devrait passer sans trop de problèmes.

L’après-midi est consacré à la dépose du vélo et au repos devant le départ de l’UTMB.

La nuit de vendredi à samedi est très mauvaise, j’ai vraiment du mal à trouver le sommeil, je suis en train de faire la course avant l’heure… Samedi matin, direction le parc à vélo situé juste à côté de mon logement, je fais les derniers ajustements et me dirige vers la zone de départ.

Je vais m’échauffer dans une eau à 19 degrés, bonnes sensations, tous les voyants semblent au vert. Nous sommes plus de 1600 gugus alignés sur une petite plage, autant dire que les premiers mètres vont être plutôt bataillés. La mise sous tension est maximale, Freddy Mercury à bloc dans les enceintes, je me place devant à gauche en regardant le lac, pile dans l’axe de la première bouée. Le départ est donné, je suis plutôt bien, le rythme est raisonnable, le cardio ne s’emballe pas, l’eau est bonne, je ne prends pas de coups, bref tout va bien. Arrivé au milieu du lac, la respiration devient un peu plus difficile, je me sens oppressé, il est vrai que nous sommes (très) nombreux mais c’est loin d’être insupportable. Face à cette pression qui monte, je décide de stopper mon effort et je fais quelques mouvements de brasse avant de reprendre progressivement mon rythme. Le passage des bouées se fait sans encombre, je suis rarement au contact, je suis le mouvement car l’orientation est difficile avec un soleil qui a décidé de se lever dans l’axe de l’arche de sortie de natation. Je sors en 489ème position avec un chrono de 37’ (1’48 au 100), c’est correct, sans être exceptionnel.

Rien à signaler au niveau de la T1, je privilégie le confort à la rapidité, enfilant mes chaussettes avec précaution.

J’ai fait le choix du vélo classique et non du CLM et la reconnaissance d’hier m’a confortée dans mon choix. Dés les premiers tours de roues, je suis dans ma course, je n’ai pas l’intention de m’endormir et j’ai pour objectif de mettre un bon tempo sur l’ensemble du parcours. La côte de la Rayée réputée pour son ambiance digne du tour de France est plutôt calme, les spectateurs sont certainement restés autour du lac jusqu’à la fin de la natation. A l’attaque de la seconde bosse, un concurrent en tenue du Stade, prénommé Jean-Marc, me double, me lâche un sympathique « Allez le Stade » puis relâche son effort. Je le repasse et ne le reverrai plus. Un peu plus loin, au détour d’un virage, j’aperçois Aymeric en contrebas sur son Van Rysel Purple Aéro flambant neuf. Ca me motive et je me fixe pour challenge de le maintenir à distance. Outre les ascensions, les descentes sont très roulantes et peu techniques, je m’applique à prendre les meilleures trajectoires. Je boucle le 1er tour en 1h07, j’ai joué le jeu mais je n’ai pas le sentiment de m’être mis dans le rouge, j’ai également veillé à mon hydratation et alimentation (certainement insuffisamment). Je décide de maintenir le rythme, ce que je fais puisque je réalise le même chrono sur le second tour. Jamais deux sans trois, je m’élance dans la côte de la Rayée avec une motivation sans faille. L’ambiance est montée d’un ton, ou plutôt de plusieurs tons, les spectateurs sont nombreux et déchainés, je croise des dinosaures, des télétubbies, des vuvuzelas et l’ambiance est plus que festive. Aymeric est sorti de mon champs de vision, ce qui me conforte sur mon rythme. J’ai toujours le sentiment d’en avoir sous le pied et de ne pas être en surchauffe. Je termine le dernier tour en 1h10, soit un total de 3h24 et le 403ème temps vélo, je suis dés-lors 373ème de la course.

T2 sous la tente, j’oublie mes gels Meltonic (erreur fatale dira l’ami Reno) et m’élance sur la cap.

J’ai en tête mon coup de moins bien sur le semi des Sables et je décide donc de partir prudemment. Je constate assez rapidement que la température extérieure s’est sérieusement réchauffée ce qui ne va pas forcément faire mes affaires. Les rampes de palettes, les passages dans l’herbe et les faux plats montants ne sont pas mes amis, je sens assez rapidement qu’il ne reste plus beaucoup d’essence dans le moteur. Je suis entre 5’ et 5’30 au km avec une incapacité à accélérer. Au 5ème kilomètre, Aymeric me dépasse logiquement et me félicite pour mes chaussettes assorties à ma tenue, la provocation de trop ! Je serre les dents jusqu’au 7ème kilomètre puis c’est le début d’un long chemin de croix. J’alterne marche et course avec pour seul objectif d’atteindre la finish line. Nicolas me double dans le 11ème kilo et je ne réalise pas qu’il est en train de me mettre un tour dans la vue. Je ne peux être qu’admiratif de sa foulée, il ira chercher la 125ème place en 5h27.

L’arche d’arrivée se profile enfin, je profite de ma dernière ligne droite devant un public nombreux et survolté, je suis 504ème, j’ai perdu 131 places sur la cap où j’ai plutôt pour habitude d’en gagner.

Place à l’analyse de la course, j’ai certainement été trop généreux sur le vélo mais je ne saurai jamais quelle aurait-été l’issue si j’avais levé le pied… La forme du jour n’était peut-être pas la meilleure également… Bref, je vais me contenter de savourer le fait d’être finisher de cette magnifique course qui intègre sans aucun doute mon Top 5. J’ai adoré le parcours vélo, mes entrainements noirmoutrins avec Eric et ma prépa embrunaise avec Xa. La saison touche à sa fin, rendez-vous dans 15 jours à la Baule pour mettre la cerise sur le gâteau !

Merci à Magali pour ses encouragements et les belles photos, bravo aux stadistes déjà cités sans oublier Nora, Jaime, Fabien (158ème SVP) et Céline sur le format DO également bien corsé.

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Ironman 70.3 les Sables d’Olonne

Objectif Sub 5h

Date :1er juillet 2023
Epreuve :Half Ironman (L)
Classement :465ème/2790 (16,67%)
Temps :4h56’20 »
Taux d’autosatisfaction99%

Après Fréjus, cette course est le deuxième grand rendez-vous de ma saison de triathlète bientôt professionnel. La semaine dernière, j’ai cassé ma tirelire pour une magnifique combinaison Orca Apex Float sur les conseils de Juju les bons tuyaux et j’ai bien l’intention de tirer bénéfice de cet investissement. Samedi, veille de compet, je teste ce bijou dans un océan à 16,5 degrés, les sensations sont bonnes, moins de flexibilité dans le bas du corps (le gainage pour les nuls) et une parfaite souplesse sur le haut. Autre amélioration notoire, l’encolure ne lacère plus le cou, ce qui m’évitera d’avoir à me justifier sur d’éventuelles tendances masochistes que j’aurais pu développer. Fin du publi-reportage pas rémunéré pour un sou.

Dimanche matin, la nuit a été excellente, le départ n’est prévu qu’à 11h donc pas de stress, un bon petit-déjeuner, une mise à l’eau en douceur pour habituer le corps à la température un poil rafraîchissante de l’eau et direction le sas des bonnets violets.

Ah, ces bons vieux bonnets de couleur, accessoires indispensables de la grande kermesse Ironman ! Une couleur égale une tranche d’âge, une tranche d’âge égale quelques slots qualificatifs pour les Championnats du MONDE  Ironman, ces slots étant la garantie de remplir une course à minimum 350€ l’inscription, soit pour 3000 personnes un CA dépassant le million d’euros sans compter les autres sources de revenus (partenaires, produits dérivés…). Elle est pas belle la vie ?

Bref, on est tous conscients de cautionner l’arnaque du siècle mais c’est plus fort que nous, on y retourne, anything is possible !

Revenons à nos moutons, je suis très concentré, j’ai une combi à rentabiliser, faut pas déconner ! Coach Xa m’a également rédigé une feuille de route toujours aussi précise, pour aller taper mon premier SUB 5h :

  • Natation : 33-34’
  • Vélo : 2h40-2h42 calé autour de 205/210 Watts
  • Cap : 1h43-1h45
  • Le secret : LA DETERMINATION

C’est un départ en mode Rollin Start, on part 6 par 6 toutes les 12 secondes, avec 2’ entre chaque catégorie d’âge. Dès le signal sonore (un espèce de bip strident), je pars à VMA pour rattraper la vague précédente. Il y a quelques vagues mais en bon véliplanchiste, je les passe sans difficultés. A droite à la première bouée, direction la seconde qui n’est pas bien loin, de nouveau à droite et on s’engouffre dans le chenal du Vendée Globe avec le courant de la marée montante bien, bien porteur. De l’eau pénètre dans mes lunettes, ça fait chier mais pas une seconde à perdre, je m’en accommode. Je sors de l’eau, je regarde ma montre et là, c’est le choc, 28’ !!! (pour info, j’ai nagé plus vite que certains pros, merci la marée). J’ai plus de 5’ d’avance sur mon objectif. 

Je suis boosté comme jamais, j’enfile mes chaussettes, mets mon casque et j’en profite pour encourager Bernard qui fréquente également ce lieu étrange.

Je choppe mon vélo et sors du parc où ça bouchonne déjà. Un photographe de Ouest France très professionnel sent qu’il faut immortaliser ce moment et me shoote à la volée. Et c’est parti pour 90km de slalom avec près de 2500 triathlètes devant moi, sans compter qu’il faut aussi surveiller les fusées 18-25 ans qui déboulent sans prévenir. J’ai un objectif entre 205 et 210 watts, ce qui signifie en clair que je ne suis pas là pour m’économiser et que j’aurai toute la course à pied pour analyser la pertinence ou non de cette stratégie. Je double beaucoup, parfois avec difficulté, j’essaie de respecter le drafting mais maintenir un écart de 12m relève bien souvent du domaine du rêve tant il y a de monde sur la route. Je rattrape quelques copains et copines du club, facilement reconnaissables à leurs tenues qui sont de loin les plus belles et je leur lâche quelques mots d’encouragement, c’est ça l’esprit club ! Je boucle les 91km en 2h35, un joli 35,44km/h et 206W NP. Je reste dans le game, maintenant, il va falloir la mettre au fond (citation empruntée au monde du football qui signifie qu’après une belle phase de jeu, l’objectif est de mettre la balle au fond des filets pour marquer le but).

Transition expresse, malgré la fatigue, je suis très motivé, j’ai encore gratté 5’ sur la partie vélo et je sais que l’objectif sub 5h est à portée de mains.

Les jambes sont chaudes, pas de round d’observation, je pars sur un bon rythme de 4’23 au km. A l’arrivée sur le remblai, je souris à mon fan club mais au fond de moi, je sais que ce semi-marathon ne va pas être un moment de plaisir. Je boucle les 7 premiers kilomètres sous les 5’ et je m’efforce sur les 14 suivants de rester au contact des 5’. Le parcours se résume à 2 boucles sur le bord de mer, l’aller vent de dos et le retour… vent de face. Les trifonctions rouges et bleues sont partout, ça motive d’être aussi nombreux (nous terminerons 2nd au Triclub) même s’il est difficile de savoir qui est devant qui du fait de l’étalement des départs. Julien B est fidèle à son état d’esprit irréprochable et m’encourage avec conviction. La copie est plutôt bonne sur ce semi puisque j’en termine en 1h44, pile dans la target.

En conclusion, une course presque parfaite avec un premier SUB 5h et 4’ de moins qu’en 2019 sur le même parcours. J’ai déroulé le plan prévu et bénéficié des conditions optimales (courant et température agréable).

Place maintenant à la récupération avant de se remobiliser pour Gerardmer début septembre.

J

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Triathlon Nature et Famille des Sables d’Olonne

Le mors aux dents

Date :4 juin 2023
Epreuve :Courte Distance (M)
Classement :64ème/349 (18,34%)
Temps :2h34’07 »
Taux d’autosatisfaction90%

Vendredi matin, mal à une dent et abcès au niveau de la gencive, je suis pris en urgence et mis sous antibiotiques et anti-douleurs. Le diagnostic n’est pas réjouissant, arrachage en vue. En plus de ça, j’ai un rhume qui commence à pointer le bout de son nez, m’affaiblissant et me faisant tousser.

Jusqu’à samedi matin, j’hésite à prendre la route des Sables mais finalement je tranche et c’est parti !

Samedi fin d’après-midi, je vais nager sur le site et j’ai le plaisir de constater que je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée. Des centaines de méduses se sont données rendez-vous, sympa comme ambiance ! Heureusement, elles sont inoffensives mais ça, c’est comme les requins, nous on le sait mais eux, est-ce qu’ils le savent ?

Dimanche matin, je me mets à l’eau et scrute les profondeurs, mes copines ne sont plus là, ce n’est pas plus mal finalement. Je m’écarte un peu de la masse privilégiant le confort à la performance. Nous ne sommes que 350, c’est rapidement fluide, je suis souvent seul donc sans aspiration mais bon, difficile de tout avoir.  Je sors au bout de 30’ en 59ème position pas si mal car je ne me suis pas énormément employé.

Transition expresse (la 28ème) en mode WTS, j’enfourche le vélo et comme d’habitude, je mets trois plombes à insérer mes gros pieds dans mes souliers de vélo. C’est parti pour trois aller-retour sur un parcours tout droit et tout plat, autant dire une bonne séance de Home Trainer sur 40km. A ce petit jeu, je n’ai pas les qualités physiques requises avec mes cuisses de moineau, je n’ai pas les watts, il me manque toujours une dent pour être efficace. Je perds des places et pour calmer mes nerfs, je décide de m’en prendre aux drafteurs. Un mec des Sables Vendée Triathlon attire mon attention, c’est certainement le sparing partner de Van Lierde. S’en prendre à un local c’est quand même plus courageux que d’aller chercher un mec d’Alsace ou un Varois égaré ! Le mec est en CLM et ça fait un moment qu’on joue au chat et à la souris. Il est en CLM mais ça ne l’empêche pas de se caler dans la roue d’un autre gars qui ne semble pas préoccupé par la situation. Au détour d’un virage, je l’apostrophe : « Ca va, tu vas avoir les jambes fraiches pour la CAP ! 40 bornes de drafting, c’est plutôt tranquille, non ? » Le mec hausse les yeux et trace sa route. A l’approche du parc, je mets un point d’honneur à rentrer avant lui (quand on est con, généralement ce n’est pas à moitié…).

Je mets un peu de temps à enfiler mes runnings et quand j’attaque la CAP, c’est qui qui vient se porter à ma hauteur ? Ben c’est mon sablais préféré ! Le gars est bien plus jeune que moi et semble facile, on passe les 2 premiers kilomètres autour des 4’35 puis les premières dunes de sables se présentent et je laisse partir le petit roublard. Le parcours est très exigeant, il y a du dénivelé et de très nombreux passages sablonneux, le chrono ne veut plus rien dire, il faut juste avancer le plus vite possible. Sur la fin du parcours, je reprends quelques concurrents, il a la caisse le vieux ! Dans le dernier kilomètre, j’aperçois une tenue noire et blanche qui ne m’est pas inconnue, mon heure de gloire est arrivée, c’est le couteau entre les dents que je reprends mon pote sablais qui me glisse « bravo, tu as encore des jambes ». Je garde ma continuité dans la connerie et je passe fier comme un coq. Je franchis la ligne après 2h34 d’effort en 64ème position.

Les Cormaris sont à l’honneur avec les victoires de Matthias et Marine, félicitations aussi à Renaud, autre Stadiste qui termine 21ème et me colle 12′ dans les dents.

D’ailleurs, à propos de dents, on vient de me l’arracher, au moins celle-ci, elle ne m’embêtera plus…

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Challenge Fréjus Format L

Je déclare ouverte la saison de Triathlon 2023

Date :12 mai 2023
Epreuve :Half Ironman (L)
Classement :153ème/335 (45,67%)
Temps :5h40’42 »
Taux d’autosatisfaction95%

Colis suspect à Auber, mon RER est à l’arrêt en gare de Nanterre. Aucun doute, c’est un signe du destin, si je rate mon train, c’est que c’est écrit et que ce Challenge L Fréjus ne me veut pas. Mais non, suis-je bête ? C’est un complot, on veut me nuire et m’empêcher de me rendre à une course où la victoire m’est promise ! Le binôme Fabrizio et Pedro (les prénoms ont été volontairement anonymisés pour m’éviter de terribles représailles) sont sûrement à l’origine de cet incident. Malheureusement pour nos deux brigands, le plan est déjoué par les forces de Police parisiennes qui font honneur à leur réputation. Le RER reprend sa route et j’arrive à attraper mon train à la volée. Fréjus, j’arrive !

Samedi après-midi, je dépose mon attirail à l’hôtel Les Palmiers, adresse tout à fait recommandable, et file à la base nature François Léotard pour retirer puce et dossard. 17h, j’assiste à la première étape de la D1 de Triathlon. C’est vraiment un autre monde, les mecs sont des champions hors-normes, l’intensité est totale sur toutes les disciplines. Le taulier Mario Mola remporte l’étape en individuel et place son équipe de St Jean de Monts Triathlon sur la plus haute marche du podium.

Dîner en tête à tête avec l’ami Lionnel, je démonte le plat de Carbonara. Au lit à 21h et dodo jusqu’à 5h pour attaquer les choses sérieuses.

6h, j’arrive dans le parc à vélo, nous sommes rangés par équipe, je retrouve donc mes coéquipiers stadistes et le coach Renaud. Chacun prépare méticuleusement ses petites affaires. Fabrizio tourne en boucle sur sa tenue vestimentaire (coupe-vent, manchettes, j’ai plus rien à me mettre…), je peaufine mon maquillage avec une superbe crème solaire indice de protection 50, ce qui me vaut les moqueries de certains de mes camarades.

Sur la plage, je m’interroge sur l’intérêt d’aller « goûter » l’eau. J’y vais, j’y vais pas, finalement, j’y vais. Bonne surprise, les 17 degrés annoncés passent crème, avec la combi, on est même mieux dans l’eau que dehors. Les hommes Pro partent suivis par les femmes Pro et enfin, les gueux s’élancent ! Exceptionnellement, je manque d’ambition et me contente de la seconde ligne. Erreur fatale, ma mise à l’eau est pourrie, même si nous ne sommes que 300, je prends et donne des coups, le plaisir n’est pas là, je ne suis pas dans ma course. Au fil de l’eau, la situation s’éclaircie, je pose ma nage mais je peine à me situer, sortie à l’australienne et c’est parti pour une seconde boucle. Première bouée et paf, le soleil pleine tronche, je fais pour le mieux et termine avec un goût amer d’inachevé.

Transition 1 sans aucune pression, je prends le temps d’enfiler des chaussettes et je privilégie le confort en gardant mes chaussures de route plutôt que les traditionnelles chaussures de triathlon.

Dès les premiers coups de pédales, la motivation est de retour. Le P3 répond bien, la vitesse et les watts sont encourageants, mon objectif est bien intégré, aller chercher les plus de 200 Watts NP. Le col du Bougnon passe comme une lettre à la poste ou un email via hotmail. Je rattrape Pedro aux environ du premier tiers de course, il me dit être surpris que j’arrive si tard et me demande si j’ai fait 3 tours en natation. La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe, je ne relève pas l’agression et je poursuis mon petit bonhomme de chemin. La route est ouverte à la circulation, je me retrouve bloqué derrière une file de voitures, ce qui m’empêche de profiter d’une belle descente. D’autres concurrents prennent le risque de slalomer entre les voitures, très peu pour moi. Je laisse filer un petit groupe et me retrouve esseulé, difficile de garder la motivation quand on n’a personne en ligne de mire. Le parcours est exigeant avec une succession d’ascensions, courtes, pas très dures mais incessantes. Heureusement, mon vélo passe bien en côte et c’est même là où je suis le plus efficace. Dans les derniers kilomètres, trois concurrents reviennent sur moi. Je prends le train, dans le respect des règles du drafting, et termine avec un regain d’énergie.

J’arrive néanmoins en T2 avec la sensation que la course à pied va être compliquée. Je ne traine pas dans l’aire de transition, je me coiffe d’une magnifique casquette blanche, je chausse mes runnings et c’est parti mon kiki.

1er kilomètre en 4’40, le second en 4’37, le circuit est totalement plat, je laisse mes guiboles s’exprimer. Assez rapidement, je suis plus autour de 4’50, je me fixe pour objectif de ne pas dépasser les 5’, je tiens le rythme jusqu’au 17ème, les quatre derniers étant plus difficiles. Renaud, le coach du Stade m’encourage et teste ma lucidité avec cette question piège : « C’est qui le plus beau ? ». Ma réponse fuse : « C’est moi le plus beau ! ». Lucidité et modestie resteront à jamais mes premières qualités.

Je passe la ligne en 5h40, en 153ème position, avec la sensation d’avoir tout donné.

Xavier m’avait fixé les objectifs suivants :

  • Rouler à plus de 200 W (NP), j’ai roulé à 205 W
  • Courir le semi en 1h40, je termine en 1h40’18

Ce n’est pas la première fois qu’il fait ce type de pronostic, soit il a des dons de voyance, soit il commence à vraiment bien me connaître. J’ai ma petite idée sur la question…

Cette course est un peu spéciale car nous n’étions pas nombreux mais le niveau était sacrément relevé avec la présence d’une trentaine de PROS dont un Champion du Monde Ironman et 70.3, Sebastian KIENLE (4ème), des français renommés Cyril VIENNOT (2ème) et Romain GUILLAUME (10ème), un nouveau venu Cédric LUDET (8ème) mais aussi un cycliste de la FDJ en reconversion Anthony ROUX (7ème), sans oublier bien sûr le vainqueur Bart AERNOUTS, 2ème à Kona en 2018 et vainqueur de plusieurs Ironman dont Nice en 2014.

Côté Stade Français, nous avions aussi notre PRO avec Kevin MAUREL qui pour sa première en Rouge et Bleu se classe 5ème, performance plus que remarquable. Les féminines étaient aussi bien représentées avec Aurélie, nouvelle stadiste qui me met un tour dans les dents à pied et se classe 77ème devant 2 PRO svp, Maëlle et Laurine ne sont pas loin derrière elle. Pedro, Matthieu et Fabrizio ont également fièrement défendu nos couleurs.

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